mardi, septembre 26, 2006

Ma dernière tentation de l`été (Partie 2)

Je suivais Jacinthe pas à pas comme un innocent. Les yeux grands et ronds, j`admirais ce décor bucolique tout en aspirant, la bouche grande ouverte, l`air parfumé aux odeurs d`humus et de gomme de sapin. Étrangement, je crus revivre une chasse au trésor qui me rappelait quelques doux souvenirs de mon enfance. Sauf que, cette fois-là, je me retrouvais dans un lieu étranger. Tous les obstacles qui se présentaient à moi m`étaient totalement inconnus. Un sentier sombre et cahoteux encombré de grosses roches, des trous et des souches dissimulés par une végétation dense, et des cris et grognements d`animaux à faire dresser les cheveux, me rendaient la tâche ardue. Mais, aventurier et un tantinet curieux de nature, je n`abandonnais pas si facilement, même si, parfois, je désespérais comme un condamné à mort devant un buisson ardent que je savais devoir franchir...

Jacinthe m`informait que ce sentier dans lequel nous serpentions depuis un bon moment était reconnu comme un ancien tronçon de route qu`empruntèrent les trappeurs de fourrures. Seul, à me promener dans cette forêt luxuriante et où la lumière du jour ne pénétrait que timidement à travers les feuillus, voilà belle lurette que je me serais perdu!

Après avoir marcher assez longtemps pour m`être lacéré la peau et tordu une cheville, j`entendis au loin un grondement. La richesse, d`un plaisir inassouvissable, se trouvait à la porter de la main... Encore deux ou trois pas et nous débouchions devant une vertigineuse chute d`eau.

Comme un imbécile, je restais bouche bée sous le regard amusé de Jacinthe. Jamais, je n`avais eu la chance de m`émerveiller devant un tel spectacle! Ce petit coin perdu, à l`allure d`une oasis, et dont la vue était à couper le souffle, était surplombé par des massifs rocheux à la végétation mature. Dans l`eau limpide comme du cristal, je pouvais y apercevoir des poissons, aux écailles multicolores et chatoyantes, zigzaguer sous une multitude de petits éclats de lumière scintillants et dansants.

La chaleur se faisait encore lourde en cette avant-midi d`un mois de septembre. Perché sur un rocher grenu de couleur rose et noir, je me dévêtais pour ne garder que mon caleçon. Attiré par le charme de ce lieu paisible, je m`élançais gracieusement dans le vide, les bras piqués devant pour aussitôt me retrouver en communion avec les bas fonds émeraudes du grand lac. Comme une anguille, je nageais au-dessus d`un lit sablonneux et légèrement caillouteux. Jacinthe ne tardait pas à me rejoindre pour, elle aussi, se rafraîchir dans une eau douce et vivifiante. Ensemble, nous étions comme des enfants au paradis!

(à suivre...)

Le Chat botté,

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