dimanche, novembre 26, 2006

Ma vie sans dessus dessous (Partie 2)

J`étais confondu. Déjà que je ressentais des serrements étourdissants comme si ma tête était prise dans un étau, je ne comprenais rien de ce que Lancelot me baragouinait! Comment Rocky pouvait-il se volatiliser une nuit, froide et humide, d`un mois de novembre avec son sacripant de veau? Et, pour quelle raison? J`eus beau interroger mon pote, mais aucune de ses réponses ne parvenait à me satisfaire. Alors, afin de combler ma curiosité, je pris la résolution de tirer cette affaire au clair et abandonnais sur-le-champ mon souhait de récupérer par un sommeil profond sous les couvertures, chaudes et réconfortantes, de mon lit douillet.

Sur le chemin de la petite ferme de Rocky, Lancelot me mentionnait qu`il avait remarqué que, depuis quelque temps, le jeune cow-boy manifestait des comportements bizarres, voire anormaux. Néanmoins, de par ses constatations relatées, je n`étais pas plus inquiet qu`un poupon après sa première tétée... Car, pour savoir que mon héros était capable, de sang froid, d`éteindre sa cigarette au bec à l`aide d`une tronçonneuse, rien ne pouvait lui résister dans ses élans téméraires! Rocky était un être différent. Il n`avait peur de rien ni de personne. Toujours prêt à rendre service, sa bonne volonté était inépuisable.

Arrivé sur la ferme, je constatais avec stupéfaction que son vieux Pick-up de marque Ford était toujours garé devant la maison. N`ayant qu`un seul véhicule pour se déplacer sur de longues distances, je pensais que mon héros devait nécessairement se trouver tout près. Sans plus tarder, sa charmante épouse, Miss Daisy, nous rejoignait aux pas de course pour s`effondrer en pleurs dans les bras de Lancelot. Pour distinguer sur son visage des traits tirés et des yeux gonflés, je crus que la pauvre avait dû se tourmenter pour verser toutes les larmes de son corps...

Au bout d`un instant à me tordre les tripes et à me nouer la gorge, je lui demandais gentiment si elle savait où son mari pouvait se terrer. Tout en se secouant la tête en signe de négation, elle me marmonnait dans le creux de la poitrine de Lancelot qu`elle n`en avait aucune idée sinon que le veau avait encore fugué la veille au soir et que Rocky était parti à sa recherche. Pourtant, douze heures s`étaient écoulées depuis...

(à suivre...)

Le Chat botté,

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