mardi, novembre 07, 2006

Mon voyage au Pays du Loup-Garou (Partie 2)

Au fur et à mesure que je m`aventurais plus profondément sur cette route sans fin, plus le ciel se faisait sombre et menaçant devant moi. Soudainement, de gros flocons tombaient doucement pour fondre instantanément sur le pare-brise de la voiture. Ce fut ma première neige de la saison. Dans ce spectaculaire décor, j`avais l`impression de me retrouver à l`intérieur d`une boule de verre remplie d`eau et de cristaux blancs qu`on venait tout juste de secouer agilement...

Mais, en moins de temps qu`il n`aurait fallu pour le dire, une neige aveuglante tourbillonnait tragiquement pour tomber plus fort sur des rafales de vent. Je ne pouvais plus distinguer la terre du ciel. Dans cette poudrerie hâtive d`un début de grand sommeil hivernal, tout le paysage était déjà recouvert d`un épais manteau blanc.

Les sens aux aguets et un pied léger sur l`accélérateur, je demeurais alerte. Inquiet comme il m`arrive quand je me retrouve en présence d`un mystère, j`hésitais un instant de poursuivre mon trip de char. Mais, une petite voix me susurrait sans cesse et sans répit du contraire. Harassé pour que la panique et la peur ne tardent de m`envahir, je me laissais gentiment convaincre et abandonna sur-le-champ toutes mes craintes et appréhensions quand dans une pénombre artificielle d`une fin de matinée, je vis sous mes yeux quelque chose, de grand et foncé, traverser rapidement la chaussée. Était-ce un orignal ou un ours noir? Je n`en avais aucune idée. En enfonçant profondément le pied sur la pédale de frein, la fourgonnette glissa dangereusement dans la slotche pour faire une embardée.

Dans cette galère vertigineuse à me couper le souffle, je m`étais retrouvé coincé au milieu d`un passage à niveau d`une voie ferrée. Complètement estomaqué et étourdi comme si je sortais d`un manège endiablé, je me dépêchais malgré tout de m`extirper. Heureusement, je pus sortir par la portière sans difficulté. Cependant, à ma grande stupéfaction, je sentis le sol trembler aussitôt sous mes pieds... Au loin, un train roulait vers moi avec son phare cyclopéen trouant la noirceur d`un épais blizzard.

Pour débloquer totalement, je ne savais plus quoi faire. Je n`arrivais plus à réfléchir! Juste au moment où la sirène du train retentissait son ultime signal, un géant aux muscles d`argile bondissait derrière moi pour me hurler: «mets l`embrayage au point neutre...». Immédiatement, sans me poser des questions, j`obtempérais comme un soldat sous les ordres et d`une simple poussée, il dégagea ma fourgonnette de sa fâcheuse position.

(à suivre...)

Le Chat botté,


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