samedi, novembre 04, 2006

Mon voyage au Pays du Loup-Garou

Je n`avais pas fermé l`oeil de toute la nuit. Encore une fois, je m`étais tracassé pour le triste sort réservé à Jacinthe et son grand-père si rien n`était fait pour le renverser. Sans plus un revenu, la ferme des Lamoureux était en danger. Déjà, les rapaces se mettaient à la tâche pour narguer le vieux fermier afin qu`il capitule au bout de son désespoir. Cette terre riche et saine amendée naturellement de compost et de fumier était devenue un trésor particulièrement convoité.

Assis sur le rebord de mon lit, alors qu`un soleil cru était sur le point de se réveiller, je regardais à travers la petite fenêtre à carreaux légèrement givrée, les nuages teintés de rose qui attrapaient gaiement les premiers rayons dorés. Dans ce bleu du ciel qui s`éclaicissait doucement, les silhouettes d`arbres et de végétations dénudés se reflétaient encore, tout de noir, sur mon étang partiellement gelé. Tout était calme dans une brume matinale d`un matin d`automne. Seules quelques bernaches tapageuses du Canada qui tardaient toujours à quitter ma colline vers de meilleurs cieux me rappelaient avec nostalgie les doux souvenirs d`une saison colorée à jamais passée.

Même si ce magnifique paysage pouvait à lui seul égayer ma journée entière, ma tête était encore saturée d`idées noires. Je me creusais fort les méninges pour trouver une solution aux malheurs de mes amis voisins, mais rien ne venait illuminer mon esprit. Ma batterie était à plat! Alors, afin de me recharger rapidement, je bondissais de mon lit pour me préparer à faire un trip de char. Pour rouler sans même me demander le but de ma destination, je savais que cette idée folle ne pouvait que me faire du bien.

Le compteur de ma fourgonnette n`eut tourné longtemps pour que j`aie oublié la raison de mon départ. À mon plus grand plaisir, les superbes décors de falaises escarpées surplombées de sapins, de cours d`eau tumultueux, de petits lacs bleutés d`une profondeur infinie et de champs dorés de foin roulé en boule se défilaient sous mes yeux grands et ronds. Comme un p`tit cul qui se retrouve pour la première fois dans une gigantesque foire d`amusements où se mêlent des cris de joie et des odeurs de maïs soufflés et de barbe à papa, j`étais émerveillé. Mais, malheureusement, pas pour longtemps! Au loin d`une route sinueuse et vertigineuse qui se perd dans le Nord des Laurentides, vers Mont-Laurier, d`épais nuages venaient soudainement assombrir mon humeur. Une tempête de neige s`annonçait tragiquement à l`horizon...

(à suivre...)

Le Chat botté,


1 commentaire:

Anonyme a dit...
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