lundi, novembre 13, 2006

Mon voyage au Pays du Loup-Garou (Partie 5)

La neige tombait toujours en abondance sur les plaines et les montagnes des Hautes Laurentides. Le froid du vent qui balayait sans pitié mon visage et qui traversait ma poitrine comme un poignard me fut pénible, presque insupportable. Venant tout juste de quitter le confort de ma fourgonnette que déjà j`étais victime d`un malaise indéniable. J`éternuais, toussais et mon nez coulait comme une fontaine. Décidément, je pensais que je n`étais pas fait de bois et de pierre pour surmonter aisément les rigueurs de l`hiver du Grand Nord.

Malgré que ma vue soit obstruée par de gros flocons, je tentais, tant bien que mal, de suivre mon inconnu qui me paraissait dur et déterminé. Déjà le paysage se parsemait de bancs de glace qui dépassaient largement mes genoux. Afin de ne pas me fatiguer d`avantage ni de risquer de me caser la gueule, je prenais soin de déposer mes pieds dans chacune de ses traces.

Pour le voir se diriger sans aucune hésitation entre des arbres et des arbrisseaux, et à travers de petits ruisseaux, des massifs de bois mort, des trous et des dépressions dissimulées sous la neige, j`en concluais que mon hôte devait connaître cet environnement hostile comme le fond de sa poche. Parfois, il s`arrêtait quelques instants pour me chercher du regard le temps que je le rattrape.

Au bout d`une longue et difficile traversée, nous nous retrouvions au pied d`un cap de roche et sur lequel trônait une lugubre cabane de bois. Petite et rectangulaire comme une boîte à mouchoirs, et sans fenêtres, elle était à l`abandon, dans un piteux état. Mon inconnu me mentionna qu`elle avait servi autrefois comme lieu de passage aux chasseurs et aux trappeurs. L`intérieur ne fut guère plus accueillant. Une végétation sèche avait pris possession des lieux et le vent sifflait ses plaintes à travers les fentes des murs grisâtres. Même le vieux plancher de bois brut grinçait au rythme des rafales... Cependant, dans mes misères, je me consolais de me retrouver à l`abris dans ce modeste logis plutôt qu`au grand air le temps que la tempête s`éloigne.

(à suivre...)

Le Chat botté,

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