jeudi, novembre 09, 2006

Mon voyage au Pays du Loup-Garou (Partie 3)

Le train ne tardait pas à rouler tout en sifflant son cri d`enfer pour poursuivre sa course folle. Le temps de revenir les pieds sur terre, je cherchais du regard mon bon Samaritain pour me rendre compte qu`il disparaissait déjà au loin dans un tourbillon de neige poudreuse. Aussitôt, je courus à perdre haleine pour le rejoindre afin de lui proposer de m`accompagner dans mon trip de char, ne serait-ce que la distance de quelques montagnes parsemées de chênes et de cèdres. Sans dire un mot, il accepta d`un simple hochement de tête.

Jamais de ma vie, je n`avais vu quelqu`un d`aussi fort et imposant. D`une taille d`au moins six pieds et demi et les avant-bras de la grosseur d`un tuyau de poêle, son allure terrible m`impressionnait. J`étais complètement abasourdi pour en avoir la bouche grande ouverte! J`étais prêt à mettre ma main dans le feu que cet inconnu était imprégné d`une force surhumaine. Aucun obstacle ne devait lui murer son chemin... Même Hulk, ce monstre vert à la rage incontrôlable, n`avait qu`à bien se tenir...

Pendant qu`il déposait son grand sac en peau de vache à l`arrière de ma fourgonnette, je le parcourais discrètement des yeux. Il me paraissait mystérieux mais pas au point de trembler de peur. Au contraire, j`en étais captivé même s`il dégageait quelque chose d`indéfinissable... Il était vêtu d`un vieux manteau usé à la corde de style matelot et coiffé d`un bonnet serré de laine. Les traits de son visage étaient sévères. Sa mâchoire était étroite, mais carré et ses yeux étaient d`un bleu profond comme la mer Méditerrannée. L`une de ses joues était barrée par une cicatrice, un vestige d`une bagarre sans doute au cran d`arrêt.

Assis à côté de moi sur le siège de passager, il demeurait discret et silencieux. Il fixait sans relâche la route sinueuse que mes phares éclairaient à peine. Afin de caser la glace, je lui offris une bière. Comme le grand-père Lamoureux, il s`empressait de décapsuler la bouteille pour enfiler le contenu d`un trait. Le pauvre diable devait être déshydraté comme une neige qui fond au soleil... Gardant une main sur le volant, je me dépêchais de lui en servir une autre.

Sans plus tarder, il me mentionnait qu`après un long départ, il avait décidé de retourner dans son pays natal où règne la nature et les animaux sauvages. Sa voix forte et ferme me donnait froid dans le dos. Pour me prononcer clairement et lentement chacun de ses mots, je remarquais avec stupeur que de temps à autre, un étrange gargouillement sortait de son arrière-gorge ce qui me rappelait le ronronnement d`un chat...

(à suivre...)

Le Chat botté,

Aucun commentaire: