dimanche, octobre 22, 2006

Perdu dans ma tourmente (Partie 2)

J`étais terrifié à l`idée de le perdre sous les dents acérées comme des rasoirs d`une créature diabolique. Outre "Cliffette", mon grand chien Labrador, ce chaton, avec son doux pelage tigré roux aux rayures plus foncées descendant tout le long de sa colonne vertébrale, était mon seul salut par de longues et froides soirées d`automne. Ayant pris l`habitude de le caresser de la tête à la queue plusieurs fois par jour que déjà ses frôlements sur mes jambes et ses ronronnements apaisants me manquaient pour me torturer dans mes pensées. Sans plus tarder, je décidais donc de partir à sa recherche en compagnie de mon fidèle ami.

Dans la luminosité crue d`un ciel bleu azur annonçant l`arrivée de l`hiver, je remarquais que mes érables, peupliers et noyers n`égayaient plus depuis peu ma colline bucolique des teintes du jaune, de l`orange et du rouge. Ils étaient tous désormais décharnés de leur atour pour n`afficher que des silhouettes taciturnes et alarmantes aux formes angulaires et squelettiques. Seuls les bouleaux sinueux, à l`écorce blanche, lisse et brillante, et les sapins verdoyants venaient adoucir ce paysage lugubre et cauchemardesque. Sur un vent en rafale, les feuilles mortes tombées sur le sol tourbillonnaient de bonheur à mes pieds avant de disparaître à jamais sous un épais manteau blanc.

Le souffle du Nord venait tout juste de se lever que déjà j`avais le bout du nez gelé. C`était un tantinet frisquet! Mais, tenaillé par une angoisse terrible, je poursuivais mes recherches pour en vain soulager mes inquiétudes. C`est en suivant son chemin, celui-là même dont il avait l`habitude de sonder aux pattes de velours tous les jours comme un maître sur sa plantation, que j`entendis un second miaulement en lisière de la forêt. Avec des sifflements sinistres dans la cime des épinettes, ce miaulement me semblait cependant moins distinctif que le premier. Néanmoins, ne voulant écarter aucune piste, je m`empressais de m`y rendre précédé de mon chien qui était déjà aux pas de course avec la queue en l`air et les oreilles au vent. Pour le voir bondir sur ses pattes arrières comme une puce affolée derrière une touffle de verdures folles, aussitôt j`aperçus une perdrix grise à la face rousse s`envoler subitement avec fracas pour de justesse échapper aux crocs d`un cabot enjoué... Déçu de m`être trompé que le temps d`un long soupir, je pénétrais plus en profondeur dans le sous-bois en espérant retrouver l`objet de ma tendresse.

(à suivre...)

Le Chat botté,

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