lundi, octobre 09, 2006

Sérénade sous le vieil érable coloré (Partie 2)

Sous un rayon de soleil éblouissant, trônait un gigantesque et majestueux érable coloré. Pour m`ébahir devant sa forme arrondie, sa robe d`un rouge vif et ses parures aux lobes dentellés oscillants sur le souffle d`un ange, cet arbre de bois franc me faisait gaiement penser à un merveilleux ballon dirigeable, prêt à s`envoler, et dans lequel j`aurais volontiers embarqué. Afin de mieux me ressourcer de cet endroit empli d`énergie sacrée, vitale et absolue, j`invitais Jacinthe à venir se détendre sous ce grand feuillus le temps de quelques soupirs.

Assis sur un doux et spongieux tapis de végétation et adossé sur un tronc, gros, massif et nervuré en profondeur, je rêvais éveillé la tête dans les nuages pendant que ma douce, qui comme une petite souris, s`était blotti profondément dans mon giron chaud et accueillant. Doucement, elle tortillait entre ses petits doigts agiles une mèche de mes cheveux. L`atmosphère était calme et vivifiante. Le son, des feuilles qui virevoltaient et qui tombaient lentement pour claquer sur le sol, nous fut une douce musique à nos oreilles.

L`odeur de l`humus qui se dégageait tout autour de moi me rappelait que la terre est un élément vital qui donne tout et qui reprend tout. C`était une raison de plus pour que je prenne, encore une fois, conscience de la chance que j`ai de vivre à la campagne et de l`importance de protéger cet environnement générateur, sain et naturel. J`eus également une bonne pensée pour le vieux fermier qui, pendant ce temps, devait récupérer par de bons soins prodigués. Il était encore trop jeune pour mourir et, je gagnais à revoir son regard critique et intéressé, et ses sourires approbateurs d`un grand-père chaleureux.

À quelques pieds du lieu où nous nous reposions tranquillement, je pouvais voir l`eau d`une source ruisseler sur quelques grosses roches pour se déverser rapidement dans mon étang et ainsi me ragaillardir de son gazouillis apaisant. Sans ne plus me souvenir comment nos lèvres en sont venues pour se rejoindre, je savourais tendrement les doux baiser de ma mignonne quand, pour nous surprendre et nous couper brusquement l`envie d`un amour insatiable, deux bernaches du Canada atterrissaient follement à la course, au pied du vieil érable. Dans un monde nouveau, magique et où, tout est possible, elles nous trompetaient royalement leur venue de "Ka-lunk, Ka-lunk, Ka-lunk" aiguës.

(à suivre...)

Le Chat botté,


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