jeudi, octobre 26, 2006

Perdu dans ma tourmente (Partie 6)

J`étais anéanti. Le coeur battant à tout rompre pour le sentir sur le point de céder, le souffle court presque inexistant, je cherchais désespérément à sortir de ma cachette. L`air était saturé d`eau glacée. C`était frette en tabarslak! Tous les poils de mon corps s`étaient instantanément dressés à l`unison, ma peau s`était tendue et tous mes muscles s`étaient crispés. Ayant de la difficulté à me lever pour avoir les jambes barrées, je me déplaçais à quatre pattes comme un poupon dans l`obscurité totale sur un tapis de cailloux, de racines et de végétations pourrissantes.

Après avoir déambuler quelques instants de peine et misère parmi des p`tites bestioles qui grouillaient de partout sous mon corps, je remarquais tout près devant moi une clairière s`illuminer soudainement par une lueur lunaire. Me dirigeant lentement vers ce lieu prodige afin de ne pas attirer l`attention une fois de plus que je fus, malheureusement, aussitôt atterré par une volée de chauves-souris qui voltigeaient au-dessus de ma tête pour s`esquiver d`un coup. Dans l`espace de quelques secondes, je crus décamper dans un tourbillon maléfique... Heureux qu`elle ne furent pas des vampires! Néanmoins, je restais sain et sauf dans ma galère.

Debout au milieu de cet endroit dégarni et lugubre, une vapeur immaculée se dérobait à la surface du sol pour délicatement m`enrouler de son ombre comme un voile transparent de soie. À cet instant, je me sentais léger comme une poussière d`étoile, mais par pour longtemps. Car, à peine n`eus-je le temps de goûter le néant que quelques souffles rauques et craquements aux sinistres échos virent de nouveau troubler mon esprit. Dans un état d`étrange abandon, je m`imaginais dépossédé de tous mes biens, y compris de mon corps. Je me peinais de ne pouvoir saluer une dernière fois mes amis et de leur dire combien je les aimais.

Toujours debout et immobile, les bras bien serrés contre ma poitrine comme un accusé innocent et vulnérable devant l`imputabilité d`un tribunal suprême, je demeurais tragiquement fragile de par mes peurs d`agression et d`envahissement qui ne se sont jamais refermées depuis ma tendre enfance. Confronté dans ma solitude avec cet âme inconnue dissimulée en moi-même, j`attendais le dénouement de ma souffrance lorsqu`une chouette effraie au plumage très pâle irradiait la clairière qu`elle survolait à une vitesse extraordinaire.

(à suivre...)

Le Chat botté,

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